Adrénaline

Je mets ça ici, faute de mieux, en attendant une éventuelle partie "divers" ^^.

J'ai plus ou moins arrêté de me viander il y a quelques mois.
Pas par "je décide d'arrêter de me couper", mais parce que je vais pas mal mieux, que je n'ai plus trop besoin de ça pour gérer.

Par contre, je me rends compte à quel point je suis encore (et ai-je envie de le changer ?) accro aux sensations fortes, à l'adrénaline, à ce qui brise la routine.

Un peu les mêmes sensations que quand je me viandais : se sentir vivante, entière, pleinement en vie.

Je fais de la reconstitution historique de combat celtes. Peut sembler obscure, comme loisir, mais pour résumer : on se bat avec les techniques des gaulois. Les armes ne sont pas en metal mais en bois entouré de mousse, mais c'est la seule différence.
Les boucliers sont vrais, les coups sont vrais. Les armes ne sont pas "molles", et on n'est pas bardé de protections (qui ne seraient pas historiques). Les coups font mal pour de vrai, on ressort souvent des combats plus ou moins couverts de bleus.

Hier, coup de bouclier sur ma tête. Sonnée, et cuir chevelu en sang. Rien de grave, une grosse égratignure, mais le cuir chevelu ça saigne vite. Le maitre d'arme m'a fait la morale après sur le fait que je n'avais pas de casque, parce que dangereux.
Le fait qu'il me dise que, à quelque centimètres près, le coup aurait pu être fatal ne m'a pas fait outre mesure peur. Plutôt un petit frisson un peu grisant le long de l'échine.

Entendons nous, je n'ai pas envie de mourir. Du tout. Je ferai gaffe, je vais m'acheter un casque dès que j'en aurai la thune (les casques historiquement conformes sont chers, et j'ai du mal avec le concept de me battre avec un masque d'escrime, très chiant et très moche).
Je ferais gaffe, mais j'ai une espèce de petite satisfaction d'avoir fait quelque chose de dangereux.

Après, je ne cherche pas outre mesure la mise en danger à tout prix, mais le danger me grise plus qu'il ne me fait peur.

Me demandais si vous le viviez aussi (en sachant que le fait d'avoir des comportements "à risque" fait partie des critères diagnostics du trouble borderline).

Souvent, voire tout le temps.

Combien de fois j'ai jouer à m'AM sur les veines.

Je me suis même surprise une fois à rouler sur la route, à l'approche d'un virage, carrément à contressens.

Je ne sais pas si je voulais mourir ou pas, à la différence de toi, par contre j'en ai tirer une immense satisfaction. Une forte adrénaline montait, montait jusqu'a un point de non retour ou là, on jubile entièrement.

Alors je sais pas si c'est dans la même catérgorie que toi... mais bon, il me semblait important de le mettre.

Ouais, tout à fait.
Je ne suis personnellement pas borderline, mais les conduites "à risques", ouais je connais très bien, et c'est vachement grisant t'as raison.

Le truc, c'est qu'on tombe très vite dans les extrêmes. Donc fais gaffe.
Parce que l'adrénaline, c'est cool. Mais des fois, ça dégénère complètement, et ce sans qu'on s'en rende vraiment compte. Et je sais de quoi je parle.

Donc même si c'est paradoxal, l'idéal serait d'arriver à faire cohabiter la "prise de risque" et la prudence.

C'est un peu ce que je voulais dire par "je vais m'acheter un casque" ^^.

Clairement, j'ai besoin du risque. Il fait partie de mes loisirs (exploration urbaine et reconstitution de combat... Sachant qu'en exploration urbaine on risque assez régulièrement de croiser d'un peu trop près un gendarme ou un agent de sécurité, parce que explorer des batiments à l'abandon n'est en rien très légal... ni sans danger parce que qui dit à l'abandon dit "vaguement pourrissant et pas très stable").
Il fait partie de mes choix professionnels (J'ai besoin de trucs qui bougent, de confrontation, de remise en question perpetuelle). Il fait partie de ma vie relationnelle (les gens "normaux" me font crever d'ennui... Mon entourage est composé de gens "à la masse", mais que j'aime profondément, avec leurs bizarreries et leurs cotés ingérables). Il fait partie de ma manière de gérer ma vie.

Après, clairement, tant en exploration urbaine qu'en reconstitution... J'ai besoin du risque mais j'évite les trucs complètement suicidaires, quoi. Si je vois que le sol d'un batiment est trop instable, je ne passe pas à tout prix, par exemple.
Risque calculé, donc.
Tout en sachant que l'imprévu existe.