réaction bizarre

Voilà comment j'ai vécu le moment ou ma plus proche amie est venue me dire qu'elle coupait les ponts.

J'aimerais savoir si c'est "normal" de réagir comme ça ? Si c'était une bonne solution ? Et surtout POURQUOI j'ai reagis comme ça ?

Si vous avez des réponses, n'hésitez pas !

Bonjour Mel,

Si c'est normal ou pas, là n'est pas la question. Qu'est-ce qui l'est d'ailleurs? Qui décide de la normalité dans une situation donnée, une réaction? D'ailleurs tu le sais toi-même puisque tu as mis le mot entre guillemets. En effet, "normal" n'est pas le terme approprié.

Compréhensible, oui, ça l'est. Tu as réagi d'après ta vérité, ta sensibilité. Penses à ça : de quelle autre façon aurais-tu pu réagir? Toi. Pas quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre a une autre histoire personnelle, un autre vécu, un autre système de protection. Est-ce que tu te vois l'implorer de ne pas te laisser, de continuer de te parler, "promis, promis, je vais être quelqu'un d'autre!".

Le hic dans ton expérience c'est que tu n'as pas écouté, tu as eu peur de ce que ton amie avait à te dire, oui pour te protéger, mais en même temps le revers c'est que tu ne sais pas vraiment pourquoi les choses se sont passées comme ça. Y avait-il une possibilité d'un malentendu? Oui, ç'aurait été bien de savoir de quoi elle avait marre? Si c'est de quelque chose qui te définit, alors tant pis, si elle ne peut l'accepter, que peux-tu changer à ça, c'est toi, si elle ne supporte pas, alors incompatibilité. On ne peut pas forcer les autres à nous aimer. Si c'est en revanche quelque chose qui ne te caractérise pas au fond mais qui est situationnel, que c'est ton mode de fonctionnement du moment parce que peut-être tu es dans une phase d'autodestruction, ou peu importe quelque chose du genre, au moins tu sais que ce n'est pas ta personne qui est en cause (vis-à-vis d'elle toujours) mais ton comportement. Et si tu y penses (et je lance ça juste comme on lance une ligne à l'eau, je "vais à la pêche", peut-être pour t'aider), est-ce que ce qui s'est passé n'est pas une façon de rompre sans que ce soit toi qui pars? Ou donc vraiment un acte d'auto-destruction?

Oui je veux qu'on m'aime, tout le monde veut être aimé, mais il y a de ces moments où je me dis que je devrais au contraire me faire détester, comme ça je n'ai plus d'attache, et puis bon, enfin libre, que tout le monde me fiche la paix. Je veux rester dans le noir, laissez-moi dans le noir. Ça ne me tente pas d'en sortir maintenant, la lumière est trop forte, être aimé fait trop peur. Et si après? Alors ne me donnez pas de faux espoirs, tout fout le camp, tout finit.
Mais bon, ce n'est pas ce que je pense en ce moment, c'était juste pour te dire à quel point on peut se saboter soi-même par peur, ou par manque d'énergie aussi. Les relations demandent un minimum d'effort et d'investissement de soi, on n'a pas toujours le goût ou la force pour ça, et on préfère se laisser couler, et sans en avoir conscience forcément on essaie de se débarasser de ceux qui nous empêchent de le faire.

La bonne solution? Difficile de répondre à ça. Qu'est-ce que ça vient chercher chez toi, qu'elle ait coupé les ponts? L'apparente indifférence pendant qu'elle était là est compréhensible, on protège son amour-propre (c'est parfois très bête, mais on est comme ça). Après coup, es-tu triste? Soulagée? Coupable? En colère? Contre toi? Elle? Ou bien tu te défends encore de ressentir quoique ce soit? Es-tu capable d'affronter tes émotions vis-à-vis des conséquences?

Pourquoi cette réaction, tu l'as dit toi-même : te protéger. Sauf que parfois on se protège alors qu'il n'y a pas de vrai danger, et le danger vient justement du fait qu'on se soit caché au lieu de faire face.


Tu as décrit la scène de façon un peu littéraire, j'y sens de la tristesse. Est-ce que c'était pour le côté "dramatique" (dans le sens littéraire, pas dans le sens de "dramatisation" d'une situation)? Ou bien tu es réellement triste et c'est la seule façon qui te permette vraiment de l'exprimer, sans trop te "mouiller"?
N'aie pas peur de ce que tu ressens. Ne pense pas à tes émotions en terme de "normal" ou "pas normal". Ce qui est là est là pour une raison et le défi est de savoir écouter ce que nos émotions nous disent, sans les juger. Les prendre pour ce qu'elles sont et comme elles sont. Je sais que c'est facile à dire, moi je les fuis tout le temps. J'ai peur de toutes les émotions négatives et résultat je fonce dans des murs les yeux fermés et les oreilles bouchées.

Écoute-toi, Mel. Et prends le temps d'accepter qui tu es, comme tu es. Ta réaction n'a pas été bizarre, elle signifie quelque chose, elle te parle de toi.

Prends soin de toi.

Bonsoir Advitam

Tout d'abord, merci de m'avoir répondue et surtout d'avoir consacré autant de temps et de reflexion à mon problème.

Je vais essayer de répondre point par point :

Tu as raison, la normalité, qu'est ce que c'est après tout ? Qui la définit ?
J'ai vraiment employé ce mot parce que... je ne voyais pas d'autre terme mais t'a bien cerné le truc.

Quelle autre réaction j'aurais pu avoir ? C'est une bonne question ça ! Je ne me vois pas essayer de la retenir car... c'est malheureux à dire mais, j'ai ma fierté. Il fut un temps, ou j'aurais été compréhensive et/ou j'aurais engager la conversation pour savoir ce qui n'allait pas afin de peut être le régler. Mais je n'ai pas fait ça, je me suis refermée comme une huitre et je crois qu'au fond de moi, je le regrette.

J'ai appris plus tard pourquoi elle en avait marre. En fait, elle en avait marre de moi et de ma dépression/maladie. Elle m'a connue avant que je sois mal alors je crois qu'elle à du mal à accepter que j'ai changer. Pourtant je donne le change parce que quand je suis avec mes amis, je souris, je me comporte normalement, je rigole même et plaisante ! Enfin bon...

Après coup, je suis triste et en colère, contre elle surtout ! Comment à t'elle pu me faire ça, m'abandonner alors qu'elle m'a fait toutes ses belles promesses "je serais toujours là pour toi, tu peux te confier" ?
Oui, en colère...

Pour le coté "tristesse" du texte, c'est vraiment un truc qui ressort de ce moment. Je veux dire, j'etais, je suis toujours, triste. J'ai mal quand j'y repense. Ce n'etait pas, je pense, de la dramatisation.

Je vais essayer de prendre soin de moi Advitam, merci

ps : n'hésite pas à poster toi aussi. ^^

Bonjour Mel,

j'ai lu ton récit et la réponse d'advitam... Je ne vois rien à rajouter. Advitam a eu de très bonnes réflexions et je suis d'accord sur toute la ligne.

Puis il y a le fait malheureux que tu te trouves à un âge où souvent les amitiés se forment ou se déforme. Et c'est une période très difficile mais difficile d'y échapper.

Oui tu es en colère contre ton amie et aussi contre toi parfois... ou souvent.
Mais comme dis advitam, c'est le moment de faire le tri entre les comportements qui te caractérisent et ceux que tu adoptes par protection et qui en fait te coupent du monde et te rendent malheureuse.

Sans jugement aucun de ma part... Je suis passé par là et rien ne dit que je n'y serai pas confrontée de nouveau à un moment ou à un autre.

Chagrin d'amour ou chagrin d'amitié... les 2 font mal.

Gros bisou et prends soin de toi